Bugatti Type 35C, la suralimentation du mythe
- Arthur Legrand
- 21 janv. 2023
- 2 min de lecture
Si aujourd’hui Bugatti est réputée pour ses supercars aux performances hallucinantes, la légende n’est pas née de la vitesse pure, mais vient bel et bien de la piste.

Dans les années 20, des centaines de petits constructeurs se lancent dans l’aventure de l’automobile, des dizaines de modèles issus de garages voient alors le jour. Mais si une chose est fatale pour ces artisans, c'est le temps, car nombre d’entre eux vont ensuite sombrer dans l’oubli après n’avoir fabriqué que 2 ou 3 véhicules.
Mais notre constructeur du jour lui a réussi à survivre à ce temps si fatal grâce à une légende fondée sur un véhicule, la Bugatti type 35.
C’est elle, ce modèle en particulier qui permit à Bugatti de passer d’artisans à constructeur, et surtout de continuer son voyage dans le temps.
La Type 35 voit donc le jour en 1924 lors du Grand Prix de Lyon où son entrée en scène fût assez mitigée avec une 7ᵉ place pour la première voiture.

La Type 35C lors de l'exposition "vitesse" au musée de Compiègne.
Photo : legrand_noe.photo
Mais cela ne fût que la première année de la voiture. Car si la Type 35 en 1924 sortait 100 chevaux de son huit cylindres, très vite la voiture connut des améliorations qui en feront sa renommée.
C'est ainsi qu'en 1925 est dévoilée la Type 35A destinée elle à une utilisation routière, puis c’est en 1926 que la légende s’installe avec une première victoire à cette fameuse course qu’est la Targa Florio.
Mais c’est en 1927 que Bugatti connaît une ascension fulgurante avec la Type 35C !
C’est en coopération avec l’ingénieur italien Edmund Moglia que Bugatti va lancer une véritable voiture de course.
Moglia décide alors d’installer un compresseur sur la biplace, passant la puissance de 100 à environ 120 chevaux et avec ses 700 kilos, la voiture possède ainsi des performances hallucinantes pour l’époque.
Car le travail en 1924 était fait en profondeur, la type 35 était déjà une voiture bien fondée. La voiture est posée sur 2 essieux rigides couplés à des ressorts à lames, ce qui permettait à la Bugatti de ne prendre aucun roulis. L’essieu avant forgé à Molsheim lui est creux permettant d’alléger la voiture et au bout de cet essieu les nouvelles roues plus aérées permettent un meilleur refroidissement des freins (freins primordiaux quand on prenait 200km/h dans ces autos).

Le saute vent n'était présent que du seul côté passager
Photo : legrand_noe.photo
Ce fabuleux mélange permet alors à la Type 35C (pour Compresseur) de briller sur toutes les courses où elle est présente, et ce, durant deux années. La voiture avec cette suralimentation clouait littéralement sur place ses adversaires lors des ré-accélérations et la vitesse de pointe avoisinant les 200 km/h était, elle aussi, destructrice pour la concurrence.
Il fallait tout de même être assez fou pour oser piloter ces voitures à la direction assez floue, aux freins à tambours et la plupart du temps sur des routes en terre et tout cela à prêt de 200 à l’heure. Mais c’est tout cela qui créa la légende du sport automobile et de certains constructeurs tel que Bugatti.
Arthur Legrand
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