Lamborghini Gallardo, le miracle

Il y a de ça quelques semaines, nous vous présentions la Lamborghini Huracan, véritable succès de la marque italienne, elle est l’entrée de gamme du constructeur. Mais l’Huracan doit son succès au modèle précédent qui sauva Lamborghini, la Gallardo.

Pour toute marque automobile (sauf quelques exceptions) il est plus que primordial d’avoir une voiture d’entrée de gamme, le but de cette voiture un peu moins coûteuse que le reste de la gamme est de faire vivre la marque afin d’avoir les fonds nécessaires à son développement.

Nous pouvons donc citer la Portofino de chez Ferrari, les Boxster et Cayman chez Porsche ou encore la M2 chez BMW M.

Lamborghini de son côté depuis 1988 et la Jalpa, n’avait plus de voiture permettant d’accéder plus aisément à la marque.

Le fait est que les modèles disponibles étaient la Countach et la Diablo avant 2000, deux modèles très spécifiques et peu adaptés à une clientèle qui souhaite s’offrir une voiture confortable et fiable.

De plus, entre 1980 et 1998, la marque est passée entre les mains de plusieurs propriétaires qui n’avaient pas pour but d’élargir la gamme, préférant garder une petite production de voitures exclusives, ce qui devenait de plus en plus difficile pour maintenir la marque à flot.

La Jalpa était le premier essaie de Lamborghini abordable.

Photo : Lamborghini

C’est alors qu’en 1998, alors que la marque était au bord de la faillite, qu’Audi (Volkswagen) racheta Lamborghini, et pour la première fois depuis bien longtemps, le taureau italien revenait sur le devant de la scène.

Début 2000, présentation d’un véritable avion de chasse, la Murcielago qui sera pour toute une génération, la voiture de sport par excellence, une véritable batmobile.

Mais elle ne permet toujours pas à Lamborghini de vivre, c’est alors que ce fameux projet de petite Lamborghini va voir le jour.

C’est en 2003 que le projet émerge, et pour faire les choses bien, le nom choisi est Gallardo” en référence à une race de taureaux de combat espagnol.

Pour le moteur, on décide de se démarquer de la concurrence, quand Porsche est au flat 6 pour sa 911 turbo et Ferrari au V8 pour sa 430, chez Lamborghini le choix audacieux du V10 est sélectionné.

Le taureau reste avant tout l'emblème de la marque, du nom de son créateur Ferruccio Lamborghini, nait sous le signe de l'animal.

Au vu du passif de la marque, on pourrait douter la fiabilité du V10 et de ses 500 chevaux, mais la pate germanique se fait sentir, la Gallardo va alors devenir la plus fiable des Lamborghini (quelques problèmes seulement d’embrayages existeront sur la boite e-gear).

Couplée à une transmission intégrale, la Gallardo est ainsi prête à concurrencer ses rivales que sont la 911 turbo, la 360 Modena ou autre Audi R8.

Côté ventes, elle est le filon qu’attendait la marque depuis des années, la Murcielago s’était déjà bien vendue (3 000 exemplaires sur sa carrière) mais la petite Lambo s’est elle vendue à plus de 14 000 exemplaires, faisant passer Lamborghini dans une ère industrielle.

De nombreuses versions ont été proposées, allant de la version LP560-4 de 522 chevaux à la plus extrême des Gallardo, la LP570-4 Squadra Corse, basée sur la super-trofeo et développant 570 chevaux.

Plus de 550 chevaux étaient tiré du V10 atmo pour cette version extrême de la Gallardo.

Photo : Hugo Cortes

La Gallardo a donc fait évoluer Lamborghini, faisant passer la marque d’un petit constructeur avec des voitures toute aussi folkloriques les unes que les autres, à un véritable constructeur, élaborant des voitures aux performances hors normes, avec enfin une disponibilité d’utilisation quotidienne.

Car avec la Gallardo ce n’est plus la voiture qui décide de quand elle va rouler, mais bien le propriétaire qui l’utilise quand il en a l’envie.

La Gallardo sera alors au catalogue de la marque de 2003 à 2013, durant dix ans, la petite Lambo sera l’entrée de gamme de la marque, avec ce V10 fabuleux à la sonorité magnifique.

Et c’est en 2013 qu’est présentée l’Huracan, digne héritière de la Gallardo, elle conserve le V10 atmosphérique et ce rôle d’entrée de gamme de la marque, mais reste néanmoins une des voitures les plus performantes de sa catégorie.

C'est en 2013 donc que l'Huracan a la tâche de reprendre le flambeau de la Gallardo, ce qu'elle réussie haut la main.

Arthur Legrand