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Porsche 963, retour dans la catégorie reine

  • Photo du rédacteur: Arthur Legrand
    Arthur Legrand
  • 19 juil. 2023
  • 5 min de lecture

Six ans après le règne de la 919 et de la sulfureuse classe LMP1, Porsche renoue avec l’endurance au plus haut niveau. La classe hypercar voit en 2023 pas moins de six constructeurs s’affronter au sein de cette nouvelle catégorie et Porsche compte bien participer à la bataille avec son nouveau proto, la 963.

C’est ainsi qu’en 2022, il y a un an, lors du Festival of Speed de Goodwood, Porsche dévoilait ce qui allait être la nouvelle arme de Zuffenhausen en endurance, la 963. Digne héritière d’une longue lignée de voitures de courses, la 963 a ainsi pour mission de faire suite à ses illustres prédécesseurs, dont la monstrueuse et terriblement efficace 919 hybrid. Et, si Porsche s’engage à nouveau en endurance, ce n’est pas en tant que novice, et cela se ressent dans la voiture, tant par son esthétique et ses couleurs qui viennent rappeler les couleurs de la désormais légendaire 917 KH victorieuse au Mans en 1970, offrant à Porsche son premier succès dans la Sarthe que par son architecture moteur, mais aussi et surtout le team en lui-même.


La 917 KH victorieuse au Mans en 1970 vient marquer le début de l'histoire de Porsche et les 24H du Mans.





Car avec la nouvelle réglementation hypercar, les constructeurs ont deux choix, courir en LMHD, où la voiture est créée de toute pièce par l’équipe, ou bien en LMDH, où là le châssis et certains composants sont communs. Cela vient d’une volonté de rapprochement entre IMSA (championnat américain) et WEC (championnat pourrait-on dire plus européen) afin que les voitures puissent rouler à performances égales dans les deux championnats, on permet ainsi d’avoir des voitures aux performances égales sur les courses américaines et mondiales. C’est ainsi que Porsche choisit de s’engager en LMDH afin concourir au titre IMSA et WEC, et pour cela, ils n’ont pas choisi de s’associer avec n’importe qu’elle équipe, puisque Porsche fait appel à son passé et décide pour la création et le fonctionnement de sa voiture de travailler avec Penske. Cela va rappeler des souvenirs à certains, puisque début 2000, Porsche/Penske s’étaient déjà associé pour créer le RS spyder, qui avait fait des étincelles car, engagé en LMP2, le proto avait remporté les 12h de Floride battant ainsi Audi R10 et Peugeot 908 elles engagées en LMP1.



Avec cette livrée spéciale pour le centenaire, Porsche rend hommage aux voitures victorieuses dans la Sarthe.




Ensuite, pour le châssis, Porsche fait également le choix de travailler avec un partenaire de longue date qui n’est autre que Multimatic, qui fournit déjà de nombreux composants pour les 911 GT3 Cup, GT3 R et 911 RSR. Pour ce qui est des composants de la partie hybride, ils sont donc communs à tous et proviennent de chez Williams ou encore Bosch. Côté moteur par contre, le règlement laisse feuille blanche aux équipes, et Porsche s’est ainsi orienté vers un moteur qui a déjà fait ses preuves, celui de la 918 Spyder. Le V8 4.6L atmosphérique. Cependant, le manque de turbo vient mettre à mal la construction, malgré de nombreux atouts comme un vilebrequin à plat permettant un positionnement du moteur bas, ou encore une course très courte, les ingénieurs de Stuttgart ont dû faire face à ce problème majeur qu’est d’implanter un turbo à ce moteur.

Toutefois, cela s’est fait assez facilement, en conservant 80% des pièces du bloc, et le caractère typique d’un atmo (une réponse rapide à l’accélération), l’implantation du turbo s’est faite facilement, et gérer le boost lag n’a pas été un problème, l’accélération se fait ainsi de façon linéaire. Malgré tout, avec la norme LMDH, le système hybride s’engage assez tardivement, et par rapport aux LMHD, où il s’engage plus tôt, les LMDH vont être déséquilibrés, n’étant en 4 roues motrices que plus tardivement (moteur thermique pour les roues arrière et bloc électrique qui entraîne le train avant). Et, les 963 en pâtissent énormément, on l’a vu lors de la dernière manche à Monza ou encore à Portimao, lors de la ré-accélération, les Porsche ont plus tendance à glisser du train arrière contrairement à une Peugeot ou une Ferrari elles courants en LMHD et ayant la possibilité d’engager le système hybride plus tôt.


Au levé du soleil les Porsche étaient loin, mais les pilotes faisaient tout leur possible pour remonter au classement !



Après la théorie et la mécanique, place à la pratique, et il faut des pilotes pour faire rouler ces hypercars.

A la suite de quoi, pour faire courir ses 4 voitures (2 en IMSA, 2 en WEC) Porsche n’a pas fait les choses à moitié concernant ses pilotes, puisqu’en WEC ce sont Michael Christensen, Fred Makowiecki et Dane Cameron qui se partagent la n°5, et Kevin Estre, Laurens Vanthoor et André Lotterer qui véritable équipage star, sont au volant de la n°6.

Côté Amérique, ce sont les duos Matt Campbell-Felipe Nasr et Nick Tandy-Mathieu Jaminet qui pilotent les deux voitures du team.


Enfin, Porsche, en hypercar est le seul constructeur à proposer des châssis pour des écuries clientes, et cela n’a pas tardé à se voir sur les circuits, car ce ne sont pas moins de trois équipes qui ont acheté des 963.

Nous avons, premièrement, le Hertz Team Jota, qui a vu sa voiture engagée aux 24h du Mans. Et, qui durant une partie de la course a mené la danse avec brio, Jota a aussi récidivé aux 6h de Monza caracolant en haut du classement une bonne partie de l'épreuve. Toujours côté WEC, c’est le team Proton Compétition qui engage une Porsche en WEC mais aussi en IMSA, et tout cela dans une livrée à tomber par terre avec en bonus le sponsor FAT International (sponsor déjà présent sur une Porsche 962), rappelant les heures de gloires des Porsche privées. Enfin en IMSA c’est JDC Miller qui en engage une aux couleurs jaunes et noirs, donnant une allure bienvenue à la 963, egayant la grille de départ, avec tout de même Mike Rockenfeller et Tijmen van der Helm à son volant.


Jota a été une des premières équipes à recevoir sa 963, elle a alors menée la tête de la course avant de subir un crash assez important juste avant la tombée de la nuit, plutôt impressionnant pour une deuxième course avec une nouvelle voiture ! Et que dire de cette livrée




Cette 963, est donc plutôt bien nait avec une partie technique perfectionnée allant du châssis au moteur ainsi qu’un team fort de plusieurs années d’expérience avec Penske. Porsche a clairement pour but de revenir en vainqueur tant dans le championnat qu’aux 24h du Mans.

Mais, malgré d’excellents pilotes, il manque quelque chose, la voiture en WEC reste un cran en dessous, parvenant à venir titiller les leaders que sont Toyota et Ferrari, elle reste en retrait, se battant avec Cadillac et Peugeot notamment. Ceci venant probablement du fait qu’il existe certaines différences techniques entre LMDH et LMHD, facilitant les constructions “maisons” des équipes WEC ayant plus de choix lors de la création de la voiture. Cela peut aussi venir d’une BOP parfois (trop) stricte, mettant alors les Porsche en difficulté lors de ce début de saison en endurance.



Cette bande de feux arrière vient rappeler la bande présente sur les 911 992, elle peut aussi se rapprocher d'un sabre laser (mais Porsche n'avait donc pas fait un partenariat avec Star Wars ?).




À l’inverse de l’IMSA ou après un début difficile à Daytona, les Allemandes se battent désormais en haut du podium, décrochant un doublé à Long Beach. Malgré tout, ce n’est que la première année, et l’on a toute confiance en la firme allemande quant à se retrousser les manches pour promettre une année 2024 aux avants postes.


Arthur Legrand


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